Armas de los Vargas

"Al campo de plata,
cuatros ondas de azul"
ou plus académique
"Al campo de plata, cuatros fajas ondeadas de azur"

Toute personne peut créer son blason, et pour ce qui concerne la France, il ne s'agit pas d'un droit acquis avec la Révolution de 1789... Il en a toujours été ainsi!

Bien sûr, il faut en cela respecter les régles de l'héraldique qui sont codifiées.

Et avant tout rechercher si son patronyme n'est pas déjà attaché à un blason existant... Ce qui facilite la tâche.

Alors évidemment lorsqu'on possède un patronyme déjà "particulé" c'est encore plus facile.

 

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Mort de rire... Je n'y suis pour rien. Juste trouvé sur internet. Et ils existent avec toutes les variantes (3 à 5 vagues, bleues ou blanches). Il y a aussi des mugs et autres produits... étonnant non?


Il y a même des drapeaux de différentes tailles. Sympa dans le jardin, non?

Rapide historique

Je ne vais pas me lancer ici dans un cours d'histoire détaillé. Simplement rappeler quelques bases:

  • Pouvoir reconnaître de loin, et particulièrement sur un champs de bataille, à qui l'on avait à faire est vite devenu une nécessité qui est à l'origine des fanions, drapeaux, uniformes, couleurs de vêtements... et des blasons.
  • Quelque soit le pays d'origine du patronyme, tout un chacun pouvait créer, porter et transmettre son blason. Cependant, son utilité et son coût (création, déclinaisons pratiques...) font que seuls des hommes d'armes aux nobliaux y trouvaient une utilité.
    Ils furent ensuite rejoint par des commerçants et artisans qui constituaient la bourgeoisie.
  • L'utilisation de symboles (blasons ou autres) pour représenter une famille est prégnante dans l'empire romain car liée au droit (actes). Elle se perd un peu après la chute de l'Empire Romain et revient en force au moyen-age tant pour un usage militaire que dans le droit civil.
    De fait, cet usage est vite codifié dans l'ensemble des royaumes du vieux continent.
  • Cette codification entraîne dans certains cas, comme en France, la perception d'une taxe pour pouvoir faire reconnaître son blason. Ce qui va limiter son usage à une certaine élite

L'origine du patronyme et de son blason

Le pays d'origine est l'Espagne, même si ce blason existe aussi en France pour au moins une famille (Autret de Missirien, seigneur de Missirien, Lesergué, Kergoz en Bretagne)

La ville d'origine est Bargas, près de Tolède. N'oublions pas qu'en espagnol le "V" se prononce "B". Ce sera ensuite source d'autres confusions.
Voici les armoiries actuelle de la Ville de Bargas. Or au XIe siècle, elles sont différentes: Fond bleu à trois vagues blanches.

Les premières mentions du patronyme concernent Pedro Ibañez de Bargas en 1085.

"En 1085 Pedro Ibáñez de Bargas participó junto al rey de León y de Castilla Alfonso VI en la reconquista de Toledo, concediéndole éste en recompensa unas tierras a media legua de Toledo convirtiéndose así en el primitivo solar de los Vargas."

D'autres textes de la même époque mentionnent le même nom orthographié cette fois avec un "V".

A partir de la "Reconquista" chrétienne du XIIIe siècle qui va concerner le sud de l'Espagne occupée par les Arabes, l'un des descendants de Pedro Ibañez va se faire remarquer: Diego Perez de Vargas.
Il sera l'un des grands chefs militaire ayant opéré cette reconquête de Madrid à Seville. Il gagne sur le champs de bataille de Jerez le surnom de "machuca" (la massue).
Ses armoiries sont alors identiques à celles que j'ai adoptées aujourd'hui.

Cette branche va s'installer et se développer en Andalousie et Extremadura avec comme base La Higuera de Vargas.

La transcription livresque en noir et blanc est sans doute à l"origine des déformations successives.
D'un fond bleu à 3 vagues blanches, l'inversion devient un fond blanc à 4 vagues bleues.
Plus tard, d'autres branches issues du même patronyme adopteront définitivement le fond blanc mais avec des variantes à 3 ou 4 vagues blanches.

Si l'on s'en tient aux livres officiels de l'héraldique ibérique, les plus anciens comportent 4 vagues mais les plus récents (en cours tant en Espagne qu'en Italie) n'en retiennent finalement que 3.

Vu que cette dernière version correspond très directement à celle (officielle) de la branche Vargas-Machuca, aujourd'hui établie en Italie, et en l'absence d'un lien généalogique prouvé, je préfère donc adopter la variante à 4 vagues.

Pour ceux qui ont du temps, Google offre plein de possibilités de recherche supplémentaire à partir du patronyme et des mots clefs: de Vargas, Machuca, Perez de Vargas, reconquista...
Il y a aussi le site de Lorenzo de Vargas (en espagnol) assez complet.

Différentes transcriptions des armoiries
1234
1 - de VARGAS (XIe à aujourd'hui) branche espagnole actuelle
2 - SOLE Y MARTIN de VARGAS (XIVe)
3 -
Branche MACHUCA d'Espagne (XIe à aujourd'hui)
4 - Branche de VARGAS-MACHUCA actuelle Italienne

La devise

"Semper lux spectare" m'est tout à fait personnelle. Je la dois en partie à deux (excellents) enseignants du collège, passionnés entre autre d'ésotérisme. Elle résume assez bien une certaine ligne de conduite tout autant que certains des actes passés de ceux qui ont portés ce patronyme au cours des siècles.

Le patronyme aujourd'hui

Si le patronyme "Vargas" est assez courant en Espagne, au Portugal et dans les pays d'Amérique Latine, la variante avec particule semble rester attachée à la famille d'origine.
On le retrouve encore aujourd'hui très largement représenté en Espagne (les vins de Rioja Marques de Vargas), en Italie avec le Duc de Vargas (émigration datant du XVe siècle avec un peintre celèbre et des religieux dans la suite des Borgias), en Suisse et sur le continent américain ou certains ont suivis la colonisation menée par Cortez et Pizzaro. Aux USA, dans l'Etat du Nouveau-Mexique, anciennement espagnol, le patronyme est également utilisé par des lieux publics de Santa-Fé du fait de Diego de Vargas Zapata y Luján Ponce de León y Contreras, gouverneur ayant marqué son époque.

Pour les fans de littérature et de cinéma, Samuel Shellabarger a écrit un roman "Capitaine de Castille" porté au cinéma qui s'inspire largement des chroniques d'un moine qui suivit l'expédition de Cortez au XVe. Le "de Vargas" en question (Sebastián Garcilaso de la Vega y Vargas) revint d'Amérique avec son épouse, princesse autochtone, et son fils fut surnommé en Espagne "L'Inca"... ça c'est la vraie fin de l'histoire!

L'intérêt pratique aujourdhui

D'aucuns pourraient n'y voir qu'une manière de "se faire mousser" sauf que passionné d'histoire et médiéviste amateur, ces recherches sont un excellent moyen de completer mes connaissances et en partager d'autres avec ceux qui partagent cette passion pour le moyen âge.
Cela rejoignant également le "professionnel" pour la création de spectacles historiques...

Sur cet écu, les couleurs originelles des Bargas au XIIe siècle.
(photos et vidéos des spectacles historiques sur www.medievales-gruissan.com)

Madeleine, Bernard et Christine de Vargas
(reconstitution historique)